L'instabilité du marché du gaz naturel liquéfié (GNL) pourrait empêcher la construction du mégaprojet de port d'exportation en Colombie-Britannique évalué à 36 milliards $.

Les environnementalistes et au moins six Premières Nations dénoncent le projet Pacific NorthWest LNG en raison des risques pour l'habitat du saumon ainsi que la menace pour les dauphins et les baleines. Les partisans, incluant la première ministre de la province Christy Clark, avancent qu'il s'agit d'un projet clé pour l'économie du pays tout entier.

Ottawa estime que 4 500 emplois seraient créés durant la construction et que, par la suite, il y aurait 630 emplois permanents. Ce mercredi, la compagnie TransCanada, qui a reçu l'approbation en même temps du pipeline Prince Rupert Gas Transmission d'une valeur de 6 milliards $, a annoncé sa satisfaction.

« Nous sommes heureux de la décision d'approuver le complexe de liquéfaction Pacific NorthWest (PNW) en Colombie-Britannique », a dit Tony Palmer, le président du projet Prince Rupert Gas Transmission dans un courriel au National Observer. « Alors que PNW évalue les conditions de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, nous avons hâte de continuer à travailler avec nos partenaires des Premières Nations et les différents intervenants pendant que notre client s'approche de sa décision finale d'investissement. »

L'approbation du gouvernement ne signifie pas nécessairement que ce projet titanesque d'exportation de GNL verra le jour, car le faible prix mondial du pétrole et une offre croissante en gaz naturel ont fait baisser le prix du GNL, rendant les fondamentaux économiques du projet plus incertains qu'ils l'étaient au moment de l'annonce en 2013.

« Je serais surpris s'ils allaient de l'avant, car dans les meilleurs scénarios, les indicateurs économiques sont incertains », a dit Reg Plummer, économiste retraité de Ressources naturelles Canada. «Pour liquéfier le gaz, ça coûte entre quatre et cinq dollars par millier de pieds cubes et deux dollars pour le déplacer. C'est environ six dollars que vous devez soustraire des six ou sept dollars que vous aurez sur le marché asiatique. Il vous reste donc un ou deux dollars pour l'obtenir, le sortir du sol, payer les redevances, les impôts et la taxe sur le GNL.»

Ajoutez à ceci la possibilité d'une taxe canadienne musclée sur le carbone, qui serait dans le plan canadien sur le climat attendu pour novembre, et l'économiste estime que le retour sur l'investissement devient encore moins probable.

Reg Plummer n'est pas passé au travers de tous les chiffres pour savoir combien de temps ça prendrait pour que le projet de 36 milliards $ s'autofinance, mais il se demande si les investisseurs ou le gouvernement fédéral ont pris en compte la taxe sur le carbone dans leurs analyses avantages-coûts.

Traduction par écoQuébec Info

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