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L'ONÉ a payé un détective privé pour débusquer les sources d'un journaliste

#26 of 37 articles from the Special Report: National Observer Français
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L'Office national de l'énergie a dit à L’Observateur national qu'il a démarré cette enquête pour se défendre contre un « risque de sécurité ». Photo de Elizabeth McSheffrey

Seulement quelques jours après avoir commencé son nouvel emploi de cadre exécutif à l'Office national de l'énergie (ONÉ), Sylvain Bédard a demandé de l'aide.

Il venait de recevoir une liste de six questions de L’Observateur national dans sa boîte de réception.

La plupart de ces questions portaient sur le travail de sécurité bâclé lors d’une audience de l’ONÉ au sujet de l’oléoduc Énergie Est à Montréal.

Une des questions décrivait une gaffe verbale de Josée Touchette, la nouvelle patronne de M. Bédard. Cette bourde est survenue lors d'une rencontre publique le 30 août 2016 au siège social de l’ONÉ à Calgary, rencontre qui visait à informer les employés à la suite de la manifestation qui a perturbé les audiences montréalaises du pipeline. Touchette y a fait une mauvaise blague à propos d’utiliser des Tasers sur les militants environnementaux.

Le journaliste de L’Observateur national ayant posé ces questions, moi-même, voulait savoir pourquoi.

La suite fut une enquête de l’ONÉ afin déterminer qui a rapporté cette blague à L’Observateur national. Cette enquête coûtera 24 150 $ au gouvernement fédéral.

« C'est une chasse aux sorcières », a déclaré Ian Bron. Bron est un dénonciateur qui a sonné l’alerte dans un autre dossier il y a plusieurs années chez Transports Canada au sujet de la sécurité maritime. Il est familier avec le déroulement d’un tel dossier.

Tout ceci a été déclenchée au début du mois de septembre 2016 alors que le régulateur était embourbé dans un scandale de conflit d'intérêts. L'ONÉ se défendait alors également contre une forte critique sur ses liens rapprochés avec l'industrie pétrolière et gazière et qu’on ne pouvait lui faire confiance pour protéger l'environnement et la sécurité du public.

Le régulateur a dit à L’Observateur national qu'il a démarré cette enquête pour se défendre contre un « risque de sécurité ». Cependant, les preuves qui font surface semblent indiquer quelque chose de complètement différent.

D’anciens dénonciateurs comme Bron, entretenus pour cet article par L’Observateur National, ont indiqué qu’ils y reconnaissaient un motif d'intimidation. Selon eux, il semblerait que le régulateur tentait d'imposer la loi du silence aux employés dans le but de les décourager à questionner l'inconduite de la gestion.

Une mentalité de gangstérisme à l'ONÉ

Bron est conseiller chez Canadiens pour la responsabilité, une organisation qui aide les dénonciateurs. Il n'a pas mâché ses mots lorsqu'on lui a demandé de décrire ce qui était en train de se produire.

« Le vrai message qu'ils veulent passer est « que si ça se reproduit, on vient pour vous ». C'est une mentalité qui s'apparente à celle des gangsters », précise Bron.

« Les organisations criminelles ne peuvent survivre dans la transparence... cette idée que vous devez faire taire les personnes qui parlent que vous devez le faire d'une manière qui envoie un message clair d'intimidation... le message (de la direction de l'ONÉ) ne va pas aussi loin bien sûr, mais c'est dans la même lignée. »​

Traduction écoQuébec Info:

Lire la suite sur L’Observateur national (en anglais)

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